Les dirigeants d’entreprises ne peuvent ignorer les règles sanitaires à (faire) respecter au sein de leur structure pour limiter la propagation du Coronavirus COVID19.

Pour autant, cette théorie est loin d’être simple à mettre en oeuvre au quotidien. Pour vous aider à gérer vos priorités, nous partageons ici le fruit de notre veille scientifique à ce sujet.

En préambule, rappelons que quelle que soit votre avis sur la question, il y a des faits indéniables : il peut suffire de 20% d’absentéisme pour qu’une entreprise ou un service ne fonctionne plus convenablement, voir même bloqué si ces personnes occupent des postes clés : ainsi, nous avons vu une structure de plus de 1000 personnes privée d’un service support durant 3 semaines car seulement 9 personnes sur 12 étaient COVID+ (et 8 incapables de travailler)… Salariés contaminés sur leur lieu de travail durant les pauses déjeuner prises en salle commune.

Rappelons également que le dirigeant d’entreprise est garant de la santé de ses salariés sur leur lieu de travail, et que sa responsabilité peut se voir engagée. Aussi, nous recommandons, si ce n’est pas déjà fait, de mettre à jour le document unique d’évaluation des risques (DUER) de l’entreprise en y intégrant les mesures nécessaires pour éviter au maximum le risque de contamination.

Le port du masque s’avère salutaire

Les dernières études publiées le 20 novembre 2020 par le CDC (Centre de santé américain) le confirme avec des chiffres à la clé. En effet, les différents états (et même comtés) ayant des consignes sanitaires distinctes, il a été possible de comparer l’efficacité des différentes mesures barrière :

Le cas du Kansas

Bien que le Kansas ait imposé le port du masque à partir du 3 juillet, les comtés avaient la possibilité d’abroger cette directive. C’est ce qu’ont fait 81 comtés, contre 24 qui ont imposé le port du masque dans tous l’espace public. Dans sa publication, le CDC rapporte les conclusions de l’étude qui a été menée sur toute la période : du 1er juin au  2 juillet, et du 3 juillet au 23 aout 2020 :

Alors que dans tous les comtés du Kansas, le taux de contamination (moyenne des 7 derniers jours) était en hausse avant l’entrée en vigueur de la directive, ce taux de contamination (moyenne des 7 derniers jours) a baissé dans les comtés qui avaient imposé le port du masque, et continué d’augmenter dans les autres comtés n’ayant pas imposé le port du masque.

Chiffres concrets sur l’efficacité du port du masque en intérieur

Dans une autre publication, le CDC synthétise plusieurs observations « grandeur nature » permettant de tirer quelques chiffres sur l’influence du port du masque sur la contamination :

  • Une enquête auprès d’un salon où 2 coiffeurs COVID+ et symptomatiques ont été en contact en moyenne 15 minutes avec 139 clients a révélé qu’aucun des 67 clients qui ont accepté d’être dépistés et suivi, aucun n’a été contaminé. Tous les clients et le personnel portaient un masque.
  • Dans une étude menée à Pékin auprès de 124 foyers où au moins un membre du foyer était COVID+ et tous portaient un masque (avant même que le patient n’ait été diagnostiqué), le taux de contamination a été réduit de 79%.
  • Une étude rétrospective menée en Thaïlande sur 1000 personnes a montré que les individus ayant porté un masque lors de « situation à risque » ont été protégées à plus de 70% par rapport à celles qui ne portaient pas de masque en « situation à risque ».
  • Une autre étude menée sur le navire USS Theodore Roosevelt a également montré que le port du masque a apporté une réduction du risque de contamination de 70%.

Impact de la durée d’exposition sur le risque de contamination

Une infographie animée publiée par le quotidien El Païs (en anglais) explique comment l’air ambiant se contamine petit à petit, et pourquoi il est nécessaire d’aérer les pièces toutes les deux heures au moins. Cela permet également de comprendre qu’une personne seule dans son bureau, si elle ne porte pas de masque, est susceptible de contaminer l’air ambiant en cas de présence prolongée. De même, cela explique qu’un centre d’appel, ou tout autre environnement ou le personnel parle beaucoup, aura son environnement plus rapidement contaminé.

En résumé, les si les gestes barrières (gel hydroalcoolique, distanciation physique) restent pertinents, ils ne suffisent pas : il faut y adjoindre le port du masque systématique, surtout s’il n’est pas possible d’aérer la pièce.